Notre histoire
Le début
Oléo-Sine n’est pas une entreprise commerciale comme les autres. Son ADN, c’est le développement solidaire. Pour comprendre sa spécificité il faut remonter bien avant sa création, à partir du parcours se ses fondateurs.
C’est d’abord l’histoire d’une rencontre.
Il y a Françoise, infirmière laborantine. Dès 1959, elle participe au premier plan de développement du Sénégal à Dakar.
En 1962, elle part sur les camions de la Croix Rouge en Kabylie au tournant de l’indépendance algérienne, quand une grande partie du corps médical se replie en France.
À son retour, elle rejoindra ensuite l’équipe de Promotion Féminine et Développement à Paris.
Louis Fontvieille, économiste, est chercheur au CNRS. Ses recherches portent sur les théories du long terme et les cycles longs. À Montpellier il crée et anime une formation doctorale sur les Dynamiques Structurelles et Spatiales des Systèmes Productifs, puis Politiques Publiques, Croissance, Développement.
1997
Ils participent ensemble à la Commission Monde du Secours Populaire du département de l’Hérault et découvrent le village de Sorokh.
Sorokh est à seulement 80 km de la mer, 150 de Dakar, entre Fatick et Diourbel, sur ce que l’on appelle « la vallée morte ». Cette région est celle du Sine, qui coulait jadis, et qui draine un mélange d’eaux saumâtres à la saison des pluies.
Dans les années 1950 encore, les cultures vivrières, l’élevage, l’arachide suffisaient à l’alimentation. « Autrefois on était gras » ! dit un vieil homme.
La déforestation, le changement climatique, ont entrainé la baisse de la pluviométrie et des récoltes. L’augmentation de la population, la baisse du cours de l’arachide, ont provoqué l’exode des jeunes vers la ville. Au village, il reste les femmes, les enfants et les hommes trop âgés ou trop faibles pour aller travailler à Dakar.
Le village
Le constat fut vite fait. Il fallait parer au plus pressé : aider à la scolarisation, soutien à la cantine et au dispensaire. Petit à petit des puits furent financés, des jardins créés, offrant une petite polyculture. Aide à l’élevage, microcrédits….
Rien de cela n’a permis de fixer au village les hommes en âge de travailler.
Il fallait aller au-delà de la simple assistance et réfléchir ensemble à un moyen, pour le village, de s’en sortir lui-même.
Solidarité France-Sahel
C’est à ce point de la réflexion que Paul Fontvieille accompagne ses parents au Village. Hôtelier et restaurateur en Ariège, il a un tempérament d’entrepreneur et de créateur.
Il perçut très vite le potentiel qu’on pouvait tirer de l’utilisation des graines sauvages de la brousse environnante. Renseigné sur leurs capacités en cosmétologie, récemment exploitées chez nous, il n’eut pas de mal à convaincre l’entourage et les villageois de se lancer dans l’extraction d’huiles, en commençant par le baobab. Et ce d’autant plus qu’on retrouvait par là les vertus ancestrales oubliées.
C’est en 2008, après ce voyage, que fut créée, avec quelques amis, l’Association Solidarité France Sahel. Il s’agissait de sortir de l’assistance avec pour axe de travail le soutien à l’agriculture familiale, le développement d’activités artisanales et la reforestation pour lutter contre le changement climatique et le processus de désertification.
Extraire de l’huile suppose une presse, capable de presser les graines de baobab qui sont extrêmement dures. Il a fallu trouver les financements, commander la presse, et un groupe électrogène (il n’y a pas d’électricité au village), aménager un bâtiment. C’est près de 40000 € qui ont été investis par l’association pour ce projet.
SPE et Oléo-sine
Une SARL de droit Sénégalais a été créée au Sénégal. Elle a obtenu le Statut d’Entreprise Franche d’Exportation, ce qui a permis d’acheter tous les équipements hors taxes. La presse a été installée en janvier 2012, et les premières exportations faites en Juillet 2012.
Parallèlement, la SARL Oléo-Sine a été créée en France pour assurer la commercialisation. Un site de vente Internet à été créé et tous les bénévoles de l’association se sont mobilisés pour assurer la vente sur les salons et marchés. Les démarches ont été entreprises pour assurer la certification bio de tous les produits au Sénégal d’abord et ensuite en France.
Depuis 2020
Dix ans plus tard, Louis et Françoise ont un âge avancé (83 et 87 ans !).
Le fonctionnement d’Oléo-Sine pèse de plus en plus lourd sur leurs épaules et leur fils Paul est dans l’impossibilité de prendre la suite. Depuis plusieurs années ils cherchaient quelqu’un pour prendre la suite, avec la garantie que l’orientation qui a présidé à sa création soit préservée. Tous les amis experts en développement ont été sollicités.
Finalement, la solution est venue d’une rencontre fortuite. Mamour Seck, Ingénieur qualité dans l’agro-alimentaire, cherchait des fleurs d’hibiscus pour produire des jus de fruits à base de produits africains. Les discussions ont rapidement dérivé sur le développement au Sénégal et en particulier du village de Sorokh. Il s’est rendu sur place, à rencontré les partenaires de l’association. Finalement, en juillet 2020, la gérance d’Oléo-Sine lui a été transférée.
De nouveaux axes de développement ont été fixés : mise en place d’une unité de production de fleurs d’hibiscus et de feuilles de moringa à Sorokh et bientôt d’une unité de production de poudre de baobab.
Par nature, Oléo-Sine s’est toujours située dans une perspective de commerce équitable. Elle a toujours privilégié l’équilibre de SPE et la juste rémunération des producteurs. Depuis 2020 elle consacre 3 % de son chiffre d’affaire au développement des activités productives et à la reforestation de la vallée du Sine.